En 1997, lors de la dernière vague de désinstitutionnalisation dans le secteur de la santé mentale, un
Comité d’actualisation de zone en santé mentale constate l’absence d’une ressource d’hébergement sur les
territoires Bécancour et Nicolet-Yamaska. Suite à la fermeture des lits psychiatriques et du service de centre
de jour à l’hôpital Christ-Roi de Nicolet, les ressources en santé mentale manquent considérablement, tenant
compte de l’immensité du territoire qui s’étend au-delà de Fortierville à Pierreville en bordure de l’autoroute
20 et du fleuve St-Laurent. Les organismes communautaires en santé mentale déplorent les conditions de
vie, l’instabilité et la vulnérabilité des personnes en logement, les groupes supportant les membres de
l’entourage de la personne atteinte demandent des ressources leur permettant des répits et les intervenants
psychosociaux des CLSC soulignent un besoin d’accès à des lits de crise temporaires. Le syndrome de la
« porte tournante », par lequel les personnes vulnérables sont précipitées entre l’hôpital, les familles et les
échecs en logement, fragilisent les ressources et les liens. Dans ce contexte, les ressources d’hébergement
communautaire deviennent des solutions incontournables et essentielles, répondant aux critères tels que
l’accessibilité, la proximité, la rentabilité et l’efficacité.
Alors, le 13 décembre 2000, un comité provisoire présente à la Régie régionale le projet de mise en
place d’une ressource d’hébergement communautaire en santé mentale sur le territoire. Au premier jour du
printemps 2001, la Régie régionale rend une réponse favorable. Dix partenaires, comprenant les CLSC, le
Centre d’intégration communautaire, La Ruche Aire Ouverte et La Passerelle, œuvrant tant dans le secteur
communautaire que dans le réseau public, concrétisent leur volonté d’action le 25 avril en formant le premier
Conseil d’administration provisoire de la ressource. Ils unissent leurs efforts et s’impliquent généreusement
dans différents comités. En cours de route, la mission de l’organisme s’élargit de l’hébergement transitoire
en santé mentale au mandat de crise psychosociale, afin de répondre à la diversité des besoins de la
population. Le 29 mai 2001, c’est l’obtention des lettres patentes et l’officialisation de la ressource sous la
bannière « La Chrysalide, Maison d’hébergement communautaire en santé mentale ». Le Conseil
d’administration provisoire passe le flambeau au premier véritable Conseil d’Administration le 24 octobre
2001 lors de l’assemblée générale de fondation. Le 12 décembre 2001, La Chrysalide est opérationnelle et
reçoit le jour même ses deux premiers résidents. La maison devait être rénovée et adaptée. Alors, c’est dans
un lieu loué dans le secteur Bécancour que l’équipe offrira les premiers services pendant près d’un an. La
maison qui allait abriter l’organisme, subventionné par la Société d’habitation du Québec, est restaurée de la
cave au grenier pendant l’été 2002. Finalement, le 31 octobre de cette même année, l’équipe et les résidents
présents emménagent dans cette paisible et chaleureuse maison au 2150, Nicolas-Perrot à Bécancour.
Le nom de « La Chrysalide » est une analogie riche de sens. En fait, une chrysalide est un cocon, c’està-dire l’état transitoire entre la chenille et le papillon. Parallèlement, les racines du mot « crise », c’est-à-dire
« Krisis », signifient à la fois une opportunité, un risque et un changement. Effectivement, la crise
psychosociale est une opportunité de transformation. Alors, métaphoriquement une chrysalide représente
cette métamorphose, cette transition entre deux situations, l’organisme se voulant également une option
temporaire qui doit mener vers des solutions stables. Le logo original représentait donc la superposition d’une
personne et d’un papillon. La couleur verte symbolisant l’espoir et les ailes illustrées en fond pouvant évoquer
le potentiel et l’autonomie. La position de la personne, enveloppée de son cocon temporaire, pouvait
représenter l’introspection, nous rappelant que la personne est le centre de toute démarche. Pour préparer
notre 20e anniversaire, nous avons mis à jour cette image; nous avons fait émerger la personne qui était prise
dans son cocon à l’intérieur du papillon de notre logo. Le déploiement de la personne au cœur de notre nom,
La Chrysalide, démontre bien le prolongement de nos actions dans le rétablissement de la personne. La
couleur ajoutée au logo nous laisse présager l’espoir des jours meilleurs.